Bulletin Climatique Bulletin Climatique Annuel de 2020

christophe Montout

Bulletin Climatique Annuel de 2020

06/04/2021

Une sécheresse sévère et à des dates peu habituelles d’avril à juillet (après la fin de la saison normalement sèche, appelée « carême » de janvier à avril). Un épisode aussi sec pour cette période de l’année a localement une durée de retour de plus de20 ans.
Un épisode de pluies brutales et extrêmes, du 9 au 10 novembre, touche principalement les Grands-Fonds et le Nord-Est de la Basse-Terre. En effet une onde d’est active (futur ouragan IOTA) précipite localement sur un peu moins de 24h des cumuls parfois plus que vicennaux.

Un premier semestre très chauds

Avec 27,8°C de moyenne, c’est le premier semestre (période de janvier à juin) le plus chaud depuis 1965 sur les îles du Nord. En Guadeloupe avec 26,4°C de moyenne, ce même semestre se classe au 6ème rang depuis 1945.

Un second trimestre très sec

La période avril-juin de l’année 2020 établit un nouveau record de sécheresse pour ce trimestre sur les 61 dernières années pour les Îles du nord (ex 62mm à Gustavia). Ce même trimestre est au 6ème rang sur 69 ans en Guadeloupe (ex 195 mm à les Abymes Le Raizet), le trimestre avril-juin le plus sec restant 2001.

Saison cyclonique sur nos îles

Le seul épisode cyclonique d’intérêt pour nos îles est le passage de la tempête tropicale modérée LAURA qui s’est traduit par des pluies localement intenses (mais sans cumuls importants) accompa-gnées de rafales entre 80 et 100km/h sur l’ensem-ble de notre territoire.

 

Pluviométrie

En janvier, on relève des excédents de cumuls mensuels remarquables pour le mois sur les Îles du Nord et la côte Sous-le-Vent et a contrario des déficits notables sur Marie-Galante et les Saintes.

Février est pluvieux sur le sud des reliefs, à Marie-Galante et surtout sur les Îles du Nord. Ailleurs des déficits sont présents.

Mars est anormalement arrosé, excepté sur les îles de La Désirade et de Saint-Barthélemy qui connaissent un mois de classiquement sec.

Une sécheresse anormale sévit d’avril à juillet. Elle est brutalement interrompue par le passage de la tempête tropicale LAURA, le 28/7 .

Août enregistre 3 épisodes de pluies sur les îles. La Guadeloupe est légèrement déficitaire. Les îles du Nord connaissent des excédents.

L’absence d’apport cyclonique direct et l’hétérogénéité des orages entraînent une disparité des cumuls le plus souvent déficitaires en septembre et proche de la norme en octobre.

Deux épisodes de fortes pluies font l’essentiel des cumuls de Novembre. Celui du 9 au 10 est remarquable sur le centre de l’archipel.

En décembre les pluies sont le plus souvent déficitaire.

  • Histogrammes pluviométrique en 2020 à Les Abymes Le Raizet

    Histogrammes pluviométrique en 2020

  • Histogrammes pluviométrique en 2020 à Petit-Bourg

    Histogrammes pluviométrique en 2020

  • Histogrammes pluviométrique en 2020 à Port-Louis

    Histogrammes pluviométrique en 2020

  • Histogrammes pluviométrique en 2020 à Vieux-Habitants

    Histogrammes pluviométrique en 2020

  • Histogrammes pluviométrique en 2020 à Saint-Louis

    Histogrammes pluviométrique en 2020

  • Histogrammes pluviométrique en 2020 à Saint-Barthélemy

    Histogrammes pluviométrique en 2020

Précipitations remarquables

Du 11 au 14 janvier des précipitations notables touchent le sud et l’ouest de la Basse-Terre ainsi que les Îles du Nord. On relève de nouveaux re-cords de cumul pour un jour de janvier et de records mensuels en janvier pour des postes des communes de Vieux- Habitants et Baillif. Des pluies continues et épisodiquement intenses tombent surtout entre 18 h le 9 et 16 h le 10 novembre, avec un pic maximum localement anormal vers 3 h du matin. En Grande-Terre, sur les Grands-Fonds, le phénomène bien qu‘ayant une origine météorologique différente, rappelle celui de janvier 2011 même si les pluies sont légèrement plus au sud et sur une zone plus concentrée. Elles concernent une zone allant, au Sud, de Le Gosier et Sainte-Anne à Morne-à-l’eau au Nord. Localement ces communes enregistrent des cumuls avec des durées de retour horaire ou sur 24h plus que décennales et anormales. En Basse-terre, Le même épisode touche essentiellement le piedmont et la côte au Nord-Est de l’île. Les communes de Sainte-Rose, Lamentin, Baie-Mahault et Petit-Bourg enregistrent des cumuls qui font penser à ceux du cyclone tropical LENNY (1999) ou aux ora-ges de mai 2011

Vent

En Guadeloupe et Îles du Nord

En janvier, un épisode de coup de vent vient perturber en milieu de mois une long panne d’alizé inhabituelle pour cette saison.

En février, les vents sont classiquement faibles à modérés de nord-est. Ils sont un peu plus véloces la 2ème décade.

En mars, avril et mai, le flux est toujours classiquement le plus souvent modéré et soutenu. Il prend une dominante est à sud-est.

Quelques rafales sont observées sur les littoraux exposés au flux alizéen. Juin est assez classique, avec un vent faible à modéré de secteur est. Mais de fortes rafales sont enregistrées sur les îles du nord près des orages.

De nouveaux records de vitesse instantanée sont établies pour un mois de juillet. Ils sont dus aux orages qui ont généré localement des rafales violentes.

Le mois d’août a une moyenne de vent des plus élevées. Le flux de secteur est faible à modéré est perturbé par les vents de deux phénomènes cycloniques et d’une onde d’est.

En septembre, le vent est faible de sud-est parfois modéré sur le littoral Est avec des rafales sous les averses locales.

Octobre connaît une moyenne mensuelle des vents des plus rapides. Le flux reste normalement d’est dominant.

En novembre et décembre, les avents sont installés sur les Îles du Nord mais pas en Guadeloupe où les vents restent d’est à sud-est faibles à modérés, mais avec des moyennes quotidiennes relativement élevées en novembre et des pannes d’alizé la première quinzaine de décembre.

Activité cyclonique sur le bassin...Une saison record !

30 phénomènes ont été baptisés en cette saison 2020 (17 tempêtes tropicales et 13 ouragans dont 6 majeurs) dans le bassin et 1 seule dépression tropicale ne s’est pas renforcée.

Le précédent record du nombre de cyclones nommés, détenu par la saison 2005, était de 28. 2020 se place donc en 2ème position pour le nombre d’ouragans avec 9 lettres de l’alphabet grec utilisées.

Malgré cette activité record en nombre de cyclone, l’indice d'Énergie Cyclonique Accumulée n’est pas le plus élevé. Il atteint néanmoins 180, ce qui fait de 2020 une saison extrêmement active et la classe en 13ème position depuis 1851, en 8ème position depuis 1950 assez loin derrière 1933 (259) et 2005 (250).

Pourtant seule la tempête Laura concernera les Antilles françaises, avec surtout de la pluie.

NDR : l'ACE est un indice global combinant intensités et durées de vie des systèmes dépressionnaires.

Températures

De janvier à août, chaque mois enregistre une chaleur notable sur nos îles. On notera que février est tout de même anormalement frais sur la région pointoise. Et qu’un nouveau record de chaleur est établit en juin pour les Îles du Nord. En septembre et octobre les températures sont de saison, même si deux petites vagues de chaleurs sont observées en octobre. Novembre et décembre sont anormalement frais. Ce sont surtout les maxima liés à la période de pluies du 9 au 12 qui pèsent le plus fortement dans ce constat en novembre. 2020 vient se classer parmi les 20 années les plus chaudes de ces 70 dernières années.

Ensoleillement

De janvier à mars, l’ensoleillement est normal. D’avril à août, il est particulière-ment généreux à cause de la relative absence de nuage liée à la sécheresse qui sévit sur les îles. De septembre à novembre, l’ensoleillement est des plus classiques. En décembre les nuages sont de nouveau moins présents et donc le mois est généreusement ensoleillé. 2020 est une des 4 années les plus ensoleillées de ces 25 dernières années.