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PREVISION SAISONNIERE DE MAI A JUILLET 2025
22/04/2025Le trimestre s'annonce proche des normales climatologiques, sachant que nous serons principalement en saison de transition avec son temps instable et l'arrivée de première ondes d'est.
CONTEXTE CLIMATIQUE GLOBAL ET ÉVOLUTION
CONTEXTE CLIMATIQUE
Sur le dernier trimestre, les anomalies chaudes de températures de surface des océans continuent encore à lentement se résorber dans tous les bassins de la planète et en particulier sur le bassin tropical nord de l'atlantique à l'est et autour de nos îles.
Dans l'océan Pacifique, l’ENSO (El Niño Southern Oscillation) reste dans une phase neutre mais toujours avec des conditions de drivers proches d'une phase la Niña très faible, l'anomalie froide le long de l'équateur est visible en surface à l'ouest du 120 Ouest. A l'est de ce meridien les eau deviennent anormalement plus chaudes. Le long des côtes nord-américaines les anomalies chaudes de la surface océanique persistent encore et favorisent les télé-connexions (PDO et PNA négative) via le continent nord américain, bien que la tendance continue d'être à un amoindrissement de la transmission des effets de l'ENSO vers notre bassin.
Dans l’océan Indien, l'indice du dipôle de température de surface océanique équatoriale (IOD) est toujours neutre. Les modèles le prévoient probablement légèrement négatif en fin de trimestre et le trimestre prochain.
Dans l'océan Atlantique, autour des Antilles et dans les eaux tropicales nord du bassin, les températures de surface de la mer continuent à se refroidir progressivement. même si elles sont toujours légèrement plus chaudes que la normale. Un retour à des conditions normales semble être pour ce trimestre voire le mois prochain.
Pour nos îles, les drivers principaux restent la PNA négative et l'océan normal à légèrement chaud.
ÉVOLUTION DU CONTEXTE CLIMATIQUE
Sur l'ensemble des bassins océaniques de la planète, la tendance sur le trimestre mai-juin-juillet est toujours à ce lent refroidissement général. Cela continue à présager un retour à des conditions de température océanique normale sur notre bassin.
Au-dessus du Pacifique, tous les modèles sont en accord pour un maintien de conditions neutres de l'ENSO. Les télé-connexions restent en place, mais n'ont toujours quasiment rien de significatif à transmettre vers notre bassin. La démarcation, au froide à l'ouest et eau chaude à l'est, persiste et semble se renforcer neutralisant encore de ce fait l'ENSO.
L’océan Indien favorise des conditions neutres pour l'indice (IOD) sur le trimestre, l'indice indien devient très légèrement négatif en fin de trimestre.
Pour les 3 mois à venir, l'océan Atlantique tropical continue à se refroidir lentement. La tendance est au retour progressif de températures de surface plus ou moins homogènes et de saison autour de l'arc antillais, surtout pour les Îles Sous-le-Vent . Cette température de surface de l'océan autour des îles reste le moteur principal du temps qu'il y fera mais elle est de moins en moins favorable au développement convectif et des conditions neutres (climatologiquement normales) sont donc les plus probables désormais sur toutes les îles Sous-le-Vent des Petites-Antilles.
Rappelons que la normale climatologique ce trimestre est la saison dite de transition de la sasion sèche vers la saison des puies avec sont cortège d'épisodes pluvio-instables et l'arrivée des premières ondes d'est.
PRÉVISION POUR LA GUADELOUPE ET LES ÎLES DU NORD
Pour le trimestre mai-juin-juillet 2025, la tendance est à une pluviométrie normale (soit un temps pluôt instable et épisodiquement pluvieux) sur les Îles du Nord et l'archipel guadeloupéen.
En ce début de mai, les températures devraient rester de saison à encore légèrement plus chaudes que la normale sur toutes les îles Sous-Le-Vent. Mais il est possible que quelques jours un peu frais soient ressentis localement surtout sur les îles les plus au nord. Rapidement, les valeurs de saison devraient s'installer sur l'ensemble des îles.
BILAN CLIMATIQUE POUR LES 3 MOIS ECOULES : JANVIER-FEVRIER-MARS 2025
En février, les averses sont quasi quotidiennes et le plus souvent de faible intensité. La Basse-Terre dans son ensemble connaît des cumuls supérieurs à la normale. Ils mettent fin à la sécheresse saisonnière sauf sur le littoral nord de l'île. C'est aussi le cas sur la région pointoise, les Grands-Fonds et le Sud-Est de la Grande-Terre. Ailleurs les cumuls sont de saison. Le nord-Grande-Terre, les îles du Sud et les îles du Nord restent installés dans la sécheresse saisonnière. Février 2025 est l'un des mois de février les plus arrosés de notre histoire climatologique. Les températures, maximales comme minimales, restent les deux premières décades, légèrement supérieures aux normales (+0,5 à +1,5°C). La dernière décade est normale à fraîche, surtout du côté des minimales (parfois localement de -1 à -2°C). Février 2025 est le deuxième mois de février le plus chaud de nos archives.
En mars, les dernières pluies significatives s’arrêtent, sur l'ensemble de l'archipel, le 8. Par la suite, des précipitations ont bien lieu, quotidiennement et potron-minet, sur les îles, mais les cumuls sont très faibles et complètement insuffisants. La Guadeloupe se retrouve en sécheresse pluviométrique notable à partir du 21 mars. Les déficits sont donc généralisés et s’échelonnent entre 30 et 70% par rapport à la normale 1991-2020. Pour rappel, mars est climatologiquement un des deux mois les plus secs de l'année., la normale est déjà une valeur de sécheresse.
Avril est anormalement sec aux Îles du Nord, avec des déficits mensuels de l'ordre de 30 à 50%. En Guadeloupe, les cumuls sont le plus souvent légèrement déficitaires (-10 à -30%), mais ils sont normaux à légèrement excédentaire (+10 à +30%) sur tous les postes au-dessus de 600m d'altitude et sous ceux de la région pointoise et de la moitié Nord de la Basse-Terre. Avril 2025 est à classer parmi les mois d'avril moyens des 70 dernières années. Coté Température, l'ensemble des postes présente des valeurs de saison.
Finalement, le trimestre février-mars-avril (FMA) 2025 est humide si on le compare aux trimestres FMA depuis 1991. Il est classé dans le tiers humide des trimestres FMA depuis 1952. Il est au 10ème rang depuis 1991 au poste de référence de Les Abymes La Raizet. Il est aussi parmi les 10 plus chauds des 70 dernières années.