Notice du bulletin Sargasses Îles du Nord
11/01/2024Météo-France opère depuis 2020, le bulletin d’information sur les afflux d’échouements de Sargasses sur les Antilles françaises et la Guyane. Dans le cadre de la mission Sargasses (Plan National I & II), le dispositif de surveillance et de prévision des échouements de Sargasses est depuis 2022, une mission institutionnelle.
Détection, acquisition et traitement des données
La détection et la localisation des radeaux de sargasses autour de l'arc antillais sont réalisées par télédétection à moyenne et haute résolution après acquisition et post-traitement spécifique des données issues des capteurs optiques embarqués suivants:
- MODIS (Satellite Aqua et Terra), à 1km de résolution
- OLCI (Satellite Sentinel 3A/3B) à 300m de résolution
- VIIRS (Satellite Noaa 20 et Suomi -NPP) à 1km de résolution
- MSI (Satellites Sentinel-2A/2B) à 10-30 m de résolution
Les deux derniers sont utilisés à titre d’appui pour l’expertise.
Prévisions pour les 4 prochains jours
Les trajectoires de dérive des radeaux de sargasses détectés sont calculées à partir du modèle de dérive de Météo-France MOTHY (Modèle Océanique de Transport d’Hydrocarbures), développé pour la lutte contre les pollutions accidentelles ou pour la gestion des opérations de recherche et de sauvetage. Ce modèle simule le déplacement des nappes identifiées en prenant en compte l’effet combiné du frottement du vent de surface sur les sargasses et de l’advection par les courants marins. Le modèle utilisé actuellement se base sur le modèle IFS du Centre Européen de Prévision pour le champ de vent à 0,025° et sur Mercator au 1/12° pour la courantologie.
Le risque d’échouement est estimé, sur une échelle de faible à très fort, à partir de la prévision de dérive et du nombre de bancs de sargasses atteignant la zone de surveillance littorale identifiée.
Un risque faible signifie que l’on observe très peu de nappes dérivantes et que les trajectoires de dérive calculées ne rencontrent pas le secteur côtier évalué. La probabilité d’échouements significatifs est ainsi jugée faible. Le risque augmente en fonction du nombre et de la taille des nappes détectées et du taux de convergence des trajectoires de dérive calculées vers le secteur côtier concerné. Le risque très fort caractérise ainsi une probabilité d'échouement quasi assurée sur le secteur, mais également une grande quantité de nappes en approche.
Cet indicateur repose exclusivement sur les données de l’imageur OLCI embarqué à bord de Sentinel 3.
Tendance à deux semaines & Indicateur d’activité Sargasses
Cette illustration superpose les principaux bancs de sargasses détectés par OLCI-Sentinel 3 moyennés sur les 3 derniers jours. A ceci, se superpose le champ de circulation moyen journalier observé à J-1 issus du produit COPERNICUS-Globcurrent à 1/4° dans le bassin d’intérêt. Ce champ de circulation est la combinaison du courant de grande échelle observé et le courant simulé par l’action du vent.
Des indicateurs de jauges à niveaux déclinent l’activité sargasses à J-3 allant de faible à record sur des zones de surveillance à enjeux pour le territoire. Cette activité est attribuée au regard de l’activité sur la période de référence 2011-2021. Cette évaluation de l’activité repose sur les données MODIS-Aqua/Terra du Projet SAREDA Odatis, Icare (Léo Berline & Jacques Descloitres, 2021) . De plus, une tendance sur l’évolution des afflux est estimée sur 7 dernières observations dans la zone, à partir de J-3. Cette tendance s’accompagne d’un indice de confiance sur une échelle de 1 à 5 reposant sur la qualité des valeurs sur cette plage temporelle.
Limites du dispositif de surveillance et de prévision
En masquant partiellement la zone surveillée, la couverture nuageuse constitue la principale limite du dispositif de veille satellitaire. La qualité de l'information spatiale des bancs de sargasses alimentant les modèles de dérive et les indicateurs en dépend donc fortement. Un indice de confiance est ainsi établi sur la base du taux de couverture nuageuse autour du territoire concerné.
La chaîne de prévision actuelle ne permet pas d’estimer avec finesse la quantité d'algues susceptible de s'échouer. En effet, les résolutions et les traitements appliqués aux données satellitaires ne permettent pas d'apprécier précisément les volumes d'algues en jeu.
De plus, les indices permettant de détecter les Sargasses sont parfois sources de faux signaux en mer et en bord de littoral qui peuvent explicitement se traduire sur les jauges d’indicateurs. Une expertise complémentaire par zone peu parfois apparaître en dessous de la carte des indicateurs.
Le manque de connaissance fine des courants côtiers limite la localisation précise des sites d'échouement. Les prévisions sont ainsi déclinées par grands secteurs côtiers, fréquemment exposés aux échouements lors des épisodes passés. Les autres secteurs côtiers, pas ou peu exposés, ne peuvent faire l'objet d'une expertise en l'état des connaissances actuelles.